Les trois bosses du dro-ma-daire
Les purs et durs, mes fidèles lecteurs qui accueillent chacun de mes articles par des cris de joie, sachant qu'ainsi leur journée va être illuminée par mon talent, mon humour irrésistible et hein... oh pardon, bref ceux-là auront constaté que j'avais mentionné un voyage pendant l'Aid, et qu'au bout du compte je n'avais parlé que de moutons (beaucoup) et de Marrakech (un peu).
Marrakech ne constituait que la première étape d'un séjour bien rempli, rassurez-vous donc, vous allez pouvoir profiter du reste ! Le Maroc est un pays passionnant à parcourir car l'une de ses premières richesses (après le phosphate) réside dans la variété des paysages. En quelques dizaines de kilomètres, vous passez de la montagne à de vastes plaines, vous traversez des palmeraies, des forêts de cèdre, le désert. Quand je dis "dizaines", il se peut que mon côté marseillais ressorte un peu et que le terme "centaines" soit plus approprié.
Après Marrakech, nous avons rejoint Ouarzazate. Le nom de la ville est célèbre mais sa visite présente relativement peu d'intérêt. En revanche, les environs sont magnifiques et ont servi de lieux de tournage à de nombreuses productions. Des studios de cinéma sont d'ailleurs implantés à Ouarzazate, très certainement pour la beauté des paysages et peut-être aussi un peu pour le coût de la main d'oeuvre (ouh le mauvais esprit !!). Dans cette région, on trouve de nombreux ksours, des villages fortifiés pour la plupart laissés à l'abandon. On peut se promener librement dans les ruines, moyennant une petite pièce au "gardien" auto-désigné... et au risque de se prendre une pierre sur le crâne - mais il faut savoir vivre dangereusement.
Nous avons ensuite quitté Ouarzazate pour continuer vers le sud-est du Maroc. Les palmeraies sont nombreuses et impressionnantes : de grandes coulées vertes surgissant au milieu de paysages désertiques. Nous avons fait une halte bien méritée à Tineghir, vous verrez un peu plus bas la vue que nous avions de la terrasse au petit déjeuner.
Ci-dessous le ksar de Ait Benhaddou, l'un des rares bien conservé et très touristique. Il fait partie du patrimoine mondial de l'Unseco, en l'occurrence c'est plutôt mérité, ce qui n'est pas le cas de tous les sites inscrits au Maroc (je suspecte l'un des inspecteurs de l'Unesco d'être marocain et d'avoir invité ses collègues une semaine tous frais payés à Marrakech, avant de leur faire signer tout et n'importe quoi) (ceux qui ont visité la médina de Tétouan me comprendront). Ait Benhaddou a abrité des tournages de quelques films célèbres, entre autres Lawrence d'Arabie, Gladiator, un James Bond et les vacances de Diane (pas encore connu mais ça ne saurait tarder).
La palmeraie de Tineghir :
Continuant inlassablement notre route (les jours de congés étaient limités !), nous nous sommes approchés peu à peu du désert, traversant des paysages dignes de l'Ouest américain... les obèses en moins (tssss le vilain cliché) et les hommes sortant de la mosquée en plus. Nous avons croisé quelques chameaux en liberté au bord de la route, risquant tout d'abord un accident ("mais freine y a des chameaux, faut que je prenne une photo !!"), puis le divorce ("mais FREINE bordel"). Qu'est-ce que je ne ferais pas pour écrire un article. Non bien sûr, ceci est une fiction, tout n'est qu'amour dans notre vie.
Les emm... puristes ne manqueront pas de souligner que ce ne sont pas des chameaux, mais des dromadaires puisque cha-meau = deux bosses et qu'ici on n'en voit qu'une, que les stalacTites tombent et que les stalagMites montent. Quant aux stalagbites ? Oups désolée. Ca m'a échappé.
Une fois réconciliés, ah non c'est vrai, tout n'est qu'amour, tout ça tout ça, nous sommes arrivés dans le désert, le vrai, celui pour les aventuriers qui partent sac au dos, marchant des heures à la recherche d'une hypothétique oasis... ou plus exactement marchant 7,2 secondes avant de tomber sur Mohammed/Rachid/Lucien ("chti jire madame, ci mon vrai nom") (je sais, je fais mal l'accent marocain) offrant ses services bénévoles ou presque pour une promenade à dos de dromadaire. Avoir fait tous ces kilomètres pour rater ça, ce serait trop bête, assumons notre statut de touristes.
Nous voici donc partis sur le dos de nos bestiaux pour assister au coucher de soleil et au lever de lune dans les dunes de Merzouga. Diane semblait moyennement rassurée et pouvait se permettre de le montrer, contrairement à moi, bien trop fière pour reconnaître que ouh là, c'est haut ! Et ça bouge beaucoup plus qu'un cheval !
Ci-dessous une photo de nos fiers destriers, Michael Jackson et Elvis Presley (pour de vrai) :
(Non, ce ne sont pas Michael Jackson et Elvis Presley pour de vrai, d'abord ils sont morts et ensuite mettez vos lunettes ! Ce sont pour de vrai les noms de nos dromadaires)
(D'ailleurs sont-ils vraiment morts ? Ne coulent-ils pas une retraite paisible sur une île pour stars que l'on croit mortes et qui ne le sont pas, en compagnie de Marylin Monroe, Claude François (franchement, le coup de la baignoire ?), Sim et Michel Polnareff ?)
(Mais enfin, Michel Polnareff n'est pas mort, allons !)
Diane, plus à l'aise sur le sable qu'à dos de dromadaire :
Après une bonne nuit de sommeil, nous avons repris la route, direction le nord, pour nous rapprocher de Rabat. Très vite, nous avons oublié le désert et nous nous sommes de nouveau retrouvés dans les montagnes du Haut Atlas puis du Moyen Atlas, jusqu'à atteindre la ville d'Ifrane, tout droit sortie d'un décor alpin.
Et pour terminer ce séjour dans la joie et la bonne humeur, à quelques kilomètres de Rabat, nous avons assisté à cette belle scène au péage (à noter qu'il s'agit d'une auto-école) :
Mon Michael Jackson allait plus vite !
Ou presque...
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